La coalition...Et si le cauchemar était devenu réalité

ignatieff

Prenons quelques mois de recul et reportons-nous un peu avant les fêtes alors que Stéphane Dion flanqué de Jack Layton et de Gilles Duceppe nous annonçaient en grandes pompes qu’ils allaient former un gouvernement de coalition pour diriger le Canada. Remplaçant les Conservateurs qui avaient perdu la confiance de la Chambre.

Le but de cet article n’est certainement pas de revenir sur la légitimité de la coalition, mais plutôt d’attarder à la stratégie politique. Que serait-il arrivé si les Conservateurs avaient poussé la note et laissé la voie libre à Stéphane Dion et ses nouveaux amis pour diriger le pays.

D’abord, Stéphane Dion serait encore chef de son parti et probablement Premier ministre du Canada. Il aurait à affronter une période économique incertaine et devrait défendre des choix difficiles. Il aurait d’un côté le ministre de l’environnement, Thomas Mulcair, soutenu par le Bloc, qui lui mettrait une pression énorme pour investir des sommes astronomiques dans des énergies vertes peu efficaces et peu éprouvées. D’un autre côté, le Bloc le talonnerait pour obtenir des sous pour ses amis les artistes et demanderait plus que sa part pour aider le Québec. Jack Layton lui soufflerait dans le dos et profiterait de ses moindres gaffes pour mousser sa propre candidature au poste de Premier ministre. Derrière lui en Chambre et au caucus, qui serait devenu une vraie tour de Babel, Ignatieff et Rae travailleraient encore très fort pour devenir Calife à la place du Calife.

L’électorat, lui, serait scandalisé de voir les millions donnés à gauche et à droite au amis des trois partis sans voir ne serait-ce qu’un iota de redressement économique. Les électeurs de l’Ouest qui ne pouvaient pas blairer Dion avant le détesterait encore davantage. Les Ontariens lui en voudraient à mort d’avoir fait alliance avec les séparatisses. Les gens de l’Est seraient tout aussi touchés par la crise et eux aussi seraient mal à l’aise de savoir que la balance du pouvoir a été donnée au Bloc. Les Québécois, contents au début, commenceraient à réaliser que finalement le Bloc a donné le pouvoir au Père de la loi sur la Clarté, que le Québec n’a pas obtenu plus qu’avec les Conservateurs.

Les Conservateurs, eux, seraient confortablement assis dans l’opposition à assister à la dégringolade des Libéraux, du NPD et du Bloc. Ils accumuleraient assez de munitions pour gagner majoritairement et facilement la prochaine élection.

À bien y penser, politiquement parlant, les Conservateurs avaient tout à gagner à laisser la coalition diriger le pays pendant les mois les plus difficiles des 50 dernières années.

La coalition...Et si le cauchemar était devenu

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