Deltell doit démissionner
Les derniers mois ont été difficiles pour l'ADQ. Nous y avons vu un chef totalement absent cet été. Pourtant plusieurs dossiers chauds auraient mérité son attention.
L'effondrement dans le viaduc Ville-Marie aurait été le moment parfait pour se réapproprier le dossier de la corruption dans le monde de la construction, dossier initié par l'ADQ mais récupéré par le PQ. Il n'en fût rien; pire la seule sortie médiatique de député est venue de Sylvie Roy qui s'inquiétait du ...voile islamique.
Puis au caucus de la rentrée nous avons vu les représentants (ici, ici,) de l'ADQ courtiser un François Legault plutôt froid (ici, ici). La mariage CAQ-ADQ n'est, pour l'instant, que médiatique et , n'en déplaise à Deltell et à ses députés, il y a plusieurs obstacles à un vrai mariage: dette de l'ADQ, différence idéologique , et surtout la CAQ n'a pas besoin vraiment de l'ADQ.
L'ADQ, né d'un malentendu constitutionnel, sur une base essentiellement autonomiste, avait au fil des ans amorcé son positionnement comme parti de centre-droit. D'ailleurs après avoir été couronné chef, Gérard Deltell se réclamait du centre-droit. Maintenant l'ouverture des députés adéquistes à la gauche pragmatique de Legault nous laisse devant un parti au positionnement plus que flou.
Un bilan mitigé
Gérad Deltell a eu le temps de donner son empreinte au parti. Et force est d'admettre que les résultats sont décevants. Il a été incapable de ramener les brebis égarées que sont Caire et Picard et de garder les militants restants sous son aile. Sa première décision discutable fut la nomination d'Alain Sanscartier comme chef de cabinet. Lu sur un blogue militant à l'époque:
La seule idée vraiment originale amenée par Deltell a été la sixième année bilingue pour tous. Or, lorsqu'on se réclame du centre-droit, la liberté de choix ne doit-elle pas être une valeur? Pourquoi OBLIGER au lieu de donner l'opportunité ?
Au congrès de novembre 2010, Deltell avait le ''puck sur la palette'' et c'était pour lui une belle opportunité de faire lever son parti. L 'ADQ y est allé d'un thème important mais plutôt loin des préccupations quotidiennes des gens: '' Éthique et gouvernance''. La suite fût triste: dans un discours enflammé Deltell traite Jean Charest de ''parrain'', se privant de se positionner en futur premier ministre, préférant continuer les insultes qui discréditent toute la classe politique.
Au conseil général de mai 2011, les nouvelles recrues de l'ADQ avaient amené des propositions résolument de centre-droit mais la suite fût catastrophique. En effet une bonne partie des propositions amenées par la nouvelle garde de Deltell ont été battues sur le plancher du congrès , certaines avec Jean Allaire comme opposant !
Puis le conseil général sur la santé prévu pour cet automne aurait été une autre belle occasion de définir publiquement le positionnement de l'ADQ et de faire avancer ses idées. Mais finalement il a été reporté, et ce sans nouvelles dates connues...
Les résultats de cette façon de travailler sont ici:
Il est indéniable que Gérard Deltell est de bonne foi, mais est-il le capitaine qu'il faut sur ce navire qui risque de sombrer rapidement? Ne serait-il pas nécessaire avant de couler inexorablement que ce parti se donne une dernière chance sous la houlette d'un nouveau chef déterminé, résolument de centre-droit ? L'équipage est-elle au fait que ce changement de capitaine est la seule façon d'éviter une triste fin pour ce parti et ses militants?
Mario Dumont a pourtant laissé un héritage précieux: un parti de centre-droit.